Joyeux Noël en retard ! Encartonné, décartonné pour ma part, ça y est j'ai déménagé dans une autre stratosphère (je suis passée à l'ouest de Paris quoi) avec tout plein de nouveaux quartiers à découvrir. Comme quoi onze ans en région parisienne, ça ne vous blase pas une bretonne qui a toujours l'impression qu'elle en repartira demain...
Aujourd'hui petit tour autour de la Cigale, cette salle parisienne mythique qui selon mon humble opinion la meilleure salle de Paris: elle est jolie, elle est ni trop petite ni trop grande, le son est bon , tu peux être debout assis par terre en l'air (le sol de la fosse rebondit), et les artistes sont contents quand ils y jouent.
Lykke Li à la Cigale - juin 2011
L'histoire de cette salle remonte au XIXe siècle lorsque les bals pullulaient du côté de Pigalle. Auparavant sur cet emplacement se tenait le Bal de la Boule Noire, un portique surmonté d'une boule blanche lumineuse en guise d'enseigne indiquait l'entrée du bal. Mais avec le temps et la poussière Pigallienne, la boule devint noire, d'où son nom... On peut voir sur cette peinture de Paul Joseph Victor Dargaud (Le Bal de La Boule Noire) au centre le portique de l'entrée à l'angle du boulevard de Rochechouard et de la rue des Martyrs, presque le même point de vue que sur ce croquis !
Puis (si je ne dis pas de bêtise) l'architecte Lucien Woog transforme la façade de la Cigale dans une esthétique Art Nouveau en vogue à l'époque, avec une imposante marquise métallique. Un bar fut créé à droite de la salle, qui deviendra par la suite l'actuelle salle de la Boule Noire, petite soeur rock et rebelle de la Cigale (la Cigale peut accueillir 1389 personnes et la Boule Noire 200 personnes)...
La Cigale s'arrêta de chanter dans les années 20 et devient alors dans les années 40 salle de cinéma pour des films de kung -fu et par la suite olé-olé (Pigalle à côté n'est-ce pas !). Dans les années 80 ambiance Palace, les fondateurs des Bains-Douches (boîte parisienne endormie actuellement) réhabilitent la Cigale en collaboration avec Philippe Starck, avec la façade et la salle que l'on connaît aujourd'hui.
Je me suis basée sur d'anciennes cartes postales que l'on peut voir sur Internet ici ou là pour redessiner les anciennes façades, et sur la façade la plus récente on peut apercevoir la façade années 30 au-dessus de la Boule Noire avec ses fenêtres avancées, unique relique (qui ressemble un peu à rien !) du passé obscur de la Cigale. Je me demande à quoi ressemblait la Cigale dans les années 70 par exemple, si la façade était en décrépitude, recouverte de néons ? A ce sujet si vous regardez la façade actuelle toute blanche immaculée, on peut commencer à voir qu'elle travaille, on retrouve l'emprise de l'imposte cintrée où devait se trouver des vitraux au-dessus des portes d'entrée !
Et puis si comme moi vous avez envie d'aller voir ce qu'il y a en 2014 de programmé, c'est par là...
La Cigale,120 Boulevard de Rochechouart, 75018 Paris
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